Trois jours autour de Beth Shean en Galilée

Premier jour : Gilboa

Pendant la pĂ©riode biblique, c’est sur le Mont de Gilboa que les Guiborim (HĂ©ros) connurent de nombreuses dĂ©faites. Ce fut une première grande dĂ©faite face aux Philistins. SaĂĽl s’y suicida, se prĂ©cipitant volontairement sur la pointe mortellement acĂ©rĂ©e de son Ă©pĂ©e. Ce jour-lĂ  moururent les grands d’IsraĂ«l : SaĂĽl, ses trois  fils dont Jonathan, son fils tant aimĂ© (Samuel 31,1) et beaucoup d’autres. David qui venait de battre les AmalĂ©cites, y prononça cette terrible malĂ©diction Ă  l’encontre du Mont Gilboa  :« Montagnes de Gilboa, plus de rosĂ©e, plus de pluie sur vous, plus de campagne riche en offrande!!! Car lĂ  fut dĂ©shonorĂ© le bouclier des forts, le bouclier de SaĂĽl, qui plus jamais ne sera oint d’huile Â» (Samuel II, I,21).
Tant il est vrai que le Gilboa reçoit peu de pluies, d’aucuns iront  jusqu’à dire que l’origine du nom  Gilboa proviendrait de l’expression ×’לה מבוע, Ă©loignĂ© des sources Â» . A travers l’histoire, les multiples tĂ©moins qui ont parcouru ses immenses Ă©tendues   le dĂ©crivent comme aride.
La première Ă©tape sera Har Shaul (Mont SaĂĽl).

Profitez de l’extraordinaire panorama sur le flanc nord et dĂ©couvrez la vallĂ©e de Emek JezrĂ©el


Deuxième Ă©tape: Har Barkan (Monts de Barkan) , sur la droite après avoir longĂ© quelques kilomètres, montagne surmontĂ©e en son sommet par un impressionnant mirador.

Les iris, rois de cette montagne ne sont pas les seules merveilles de l’incroyable flore locale ; les anĂ©mones (Kalaniot), les cyclamens (Rakafot), les astĂ©res ou marguerites sauvages….. y poussent aussi en abondance. Un pur dĂ©lice pour  les amateurs de botanique….

Au pied du Mont Gilboa se trouvent les sources d’Ein Harod, oĂą le roi GĂ©dĂ©on sĂ©lectionna ses soldats au terme d’une marche Ă©prouvante. AssoiffĂ©s,  il choisit ceux parmi ses combattants qui buvaient d’une manière dĂ©licate et contenue.

BETH SHEAN


Une des dix villes grĂ©co-romaines de la DĂ©capolis; la soeur jumelle de Jerash en Jordanie. Une merveille archĂ©ologique. Le plus grand site archĂ©ologique d’IsraĂ«l. Sa rue principale, entourĂ©e de colonnes restaurĂ©es est impressionnante de beautĂ© et d’équilibre, on peut y ressentir profondĂ©ment l’influence de l’art grec antique. Reste Ă  souhaiter que la ville toute entière bĂ©nĂ©ficie d’une semblable restauration.
A voir : son théâtre avec son entrée de droite magnifiquement reconstituée.

Nous visiterons Ă©galement les thermes traditionnels cĂ©lèbres aux Romains. Dans la partie construite en Ă©tuve, on remarquera le plafond en  cintre plein afin que les baigneurs ne soient pas infortunĂ©s par les gouttes de condensation. Pour le visiteur qui a vu  les ruines de Jerach en Jordanie, il est facile d’imaginer que toutes les villes du DĂ©capolis devaient ĂŞtre bâties selon le mĂŞme style architectural.

S’il vous reste un peu d’énergie, montez sur le tell (tumulus), d’où vous aurez une vue grandiose sur l’ensemble du site. Vous ne le regretterez pas….

Deuxième jour :

EIN GUEV


 Il fut le premier kibboutz installĂ© sur la rive du lac de TibĂ©riade. CrĂ©Ă© en 1937 par la fameuse opĂ©ration  Â« Homa veMigdal Â» (rempart et tour). Un convoi important d’hommes et de matĂ©riel arrivait le soir sur un terrain dĂ©terminĂ© au prĂ©alable. En une nuit, on Ă©difiait, Ă  l’aide de matĂ©riaux prĂ©construits assemblĂ©s sur place en toute hâte, une tour de garde ainsi que quelques baraquements et un mur de clĂ´ture haut de deux mètres Ă  l’épreuve des balles ennemies. Le rempart Ă©tait constituĂ© de deux solides palissades de bois au milieu desquelles on avait coulĂ© du gravier. Au petit matin, un nouveau village solidement construit se dressait fièrement dans le paysage local.
 Au total, cinquante-trois villages construits sur le mĂŞme mode virent le jour.
 Les premiers habitants de ces villages Ă©taient de nouveaux  immigrants venus d’Allemagne, de TchĂ©coslovaquie et des Pays Baltes. Pendant dix-neuf ans, Ein Guev se trouva Ă  cheval sur la frontière syrienne et souffrit rĂ©gulièrement des bombardements syriens pratiquĂ©s depuis les hauteurs du Golan et ce, jusqu’à la  guerre des six jours en 1967.

Aujourd’hui, Ein Guev est un paisible village, qui vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme (restaurant, hĂ´tel, promenades guidĂ©es sur le lac, visite du Kibboutz en tracteur etc…).
Après cette agréable visite , nous repartirons pour la côte ouest du lac en direction du village de la Kinneret.

KINNERET


Village fondĂ© en 1908, il est le premier lieu d’habitation installĂ© sur les bords du lac. Construit sur un terrain achetĂ© en 1905 par le Baron de Rothschild, ses premiers habitants venaient de Roumanie. Ils cherchaient Ă  prouver que l’on peut vivre de l’agriculture au bord du lac, Ă  l’époque zone dĂ©sertique.
C’était aussi le dĂ©part de l’expĂ©rience socialiste qui prĂ´nait « la libĂ©ration de l’homme par le travail Â», expression vivante du slogan socialiste « construire et se construire Â».
De cette Ă©poque naitront les expĂ©riences coopĂ©ratives et collectivistes telles que les mochavim et les kibboutzim. Le premier kibboutz d’IsraĂ«l fut crĂ©Ă© en 1911 Ă  Degania, Ă   seulement quelques kilomètres de lĂ  .
Nous visiterons le village original, restaurĂ©. Il fut la demeure de la cĂ©lèbre poĂ©tesse  Rahel.
Nous continuerons en longeant le lac vers le nord par la « ForĂŞt Suisse Â».

FORET SUISSE

Une expression plutĂ´t originale  pour dĂ©signer une heureuse tentative d’implantation forestière, encore au stade de l’enfance, qui verrait le jour sur les pentes ouest du lac, une gigantesque initiative du Keren Kayemet Le IsraĂ«l, le KKL (Fonds National pour IsraĂ«l).
Le projet une fois achevĂ©, donnera naissance Ă  une magnifique promenade le long d’une route en corniche, le tout  dominant le lac.
Un itinĂ©raire fabuleux nichĂ© au coeur mĂŞme de la forĂŞt qui fera la joie tout aussi bien des piĂ©tons, des cyclistes que des cavaliers.

RABBI MEIR BAAL HANESS

A TibĂ©riade, l’une des quatre villes saintes (avec JĂ©rusalem, HĂ©bron et Tsfat, Safed), se trouvent les tombes de Rambam (Maimonide), Rabbi Akiva et Rabbi Meir Baal Haness. La tombe de Rabbi Meir Baal Haness est un lieu de pèlerinage incontournable pour tous les observants de la Loi toranique. Il fut un des grands de la rĂ©daction du Talmud après la destruction du deuxième Temple et de la pĂ©riode de Bar Kokhba. Il fut un Ă©lève de Rabbi Akiva et il est considĂ©rĂ© comme un des grands Tannaim.
La lĂ©gende raconte que son père Ă©tait un descendant de NĂ©ron, le tristement cĂ©lèbre empereur romain converti au judaĂŻsme sur la fin de sa vie.

Troisième jour :

LA SYNAGOGUE DE BETH ALFA

Un village célèbre pour sa synagogue datant du VIème siècle, et découverte par hasard en 1928, six ans après la création du Kibboutz Heftsiba au pied du Mont Gilboa, (le premier kibboutz du mouvement Hachomer Hatsair).
Un tremblement de terre en l’an 749 fit s’effondrer totalement ses murs recouvrant  par lĂ  les mosaĂŻques au sol, ce qui permit  miraculeusement Ă  ces  mosaĂŻques  d’être prĂ©servĂ©es jusqu’à aujourd’hui pour le plus grand bonheur des visiteurs. qui donnent Ă  cette synagogue tout son caractère.

Les mosaïques très figuratives illustrent le sacrifice d’Isaac, les quatre saisons, les signes du Zodiaque et les Tables de la Loi et donnent à cette synagogue tout son caractère.
A noter, l’architecture de l’édifice semblable à l’agencement des églises byzantines.

PARC HAMAYANOT (PARC DES SOURCES)

Le parc est situĂ© aux pieds du Mont Gilboa. En contrĂ©e aride, rien n’est plus troublant que de se rafraichir aux sources claires et abondantes. L’eau qui ourde et jaillit de la terre, est semblable Ă  la vie qui se rĂ©pand. MĂŞme lorsque la tempĂ©rature y est encore fraĂ®che, il est simplement dĂ©licieux de se promener dans ses frondaisons oĂą mille oiseaux autochtones ou migrateurs viennent fonder leur nid.
Nous retournerons Ă  JĂ©rusalem par la vallĂ©e du Jourdain. Nous passerons près de JĂ©richo, premier  lieu foulĂ© par les enfants d’IsraĂ«l lors de leur entrĂ©e sur la Terre Sainte.

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